À propos de l'œuvre...

Obsession, un mirage de liberté ?

Pour cette création, j'ai eu deux sources d'inspiration.
La première étant un beau texte d'Emeline traitant d'un moment de fébrilité dans la vie d'un jeune homme, en l'occurence ici, les derniers instants avant son rite de passage pour devenir un homme.
La seconde étant un paragraphe extrait du livre "Charlotte" de David Foekinos, proposé par mon amie et voisine Mélanie :
"Charlotte passe des journées entières assise sur son lit. Alfred est au coeur de chacune de ses pensées. Cela tourne à l'obsession. Plus tard, elle dessinera son visage à l'infini. Des centaines de croquis de son amour. Elle se souviendra aussi de tous ses mots. Le présent commence à prendre la forme du toujours."

Du premier texte, j'ai gardé la couleur africaine qu'il m'évoquait ainsi que l'idée d'un mantra hypnotique propre au rite de passage. Du deuxième, je me suis accrochée à l'idée de l'obsession et cette phrase : "Le présent commence à prendre la forme du toujours".
J'ai alors décidé de traiter ce sujet de l'obsession dans ce qu'elle aurait de plus lumineux vue de l'intérieur, plutôt que dans son côté sombre et torturé (Caroline nous avait proposé de nous offrir du doux !). Je me suis demandé à quel point l'obsession comme mantra pouvait devenir quelque chose de rassurant et confortable, devenant alors une avenue vers une forme de liberté. L'obsession (le kalimba), dans tout ce qu'elle a de bancale pourtant (les pizz répétitifs mais irréguliers, un motif qui tourne en boucle mais qui ne tourne pas rond...!), pourrait être un support pour un élan de liberté (improvisation avec envolées de violon). L'obsession, serait-ce un mirage de liberté ?

Fany Fresard

Montréal (Canada)
« Une fois de plus, j'ai beaucoup aimé cette expérience de création, pourtant bien différente de la précédente.
J'ai eu mon petit moment d'angoisse à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire. J'ai commencé par dessiner puis abandonner cette idée. J'ai ensuite écrit, pensant utiliser mon texte comme matière musicale...j'ai aussi filmé les nuages en un moment de contemplation...pour finalement revenir à mon premier amour, la musique. Je me suis offert du doux comme nous l'a proposé Caroline. Merci Caroline pour cette mention qui m'a guidé dans mon intention !

Grosses bises et merci encore pour cette belle initiative ! »